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VALPARAISO, CHILI

Punchucavi-Quintero : du silence à l'oubli.

Université d'été de l'Ecole Urbaine de Lyon

En collaboration avec

Audrey COICAULT

et Bérénice JOURNET

    Parmi les préoccupations de l’Ecole Urbaine de Lyon, celle de l’Anthropocène est particulièrement centrale. Mais comment définir ce qu’est l’Anthropocène, et que recouvre cette notion comme réalité ?
    Les changements induits par l’être humain, et les traces de ces changements, sont plus ou moins perceptibles. La fonte de la calotte glacière, par exemple, est un évènement mesurable, quantifiable, tandis que les traces de carbone au sein des troncs d’arbre sont déjà plus difficilement perceptibles, sans abattre ceux-ci. Et, alors même que la fonte des pôles est constatée et connue, elle paraît encore irréelle dans les réflexions des populations, plongée dans un quotidien, loin de ces préoccupations d’ampleur. On constate ici un effet de mise à distance, entre une réalité connue (dont on sait qu’elle est avérée), et une réalité perçue (que l’on voit arriver sous nos yeux). Cette dissociation se lit également dans notre (in)capacité à se projeter dans un avenir, de plus en plus incertain. Même si nous ne pouvons qu’entendre que la montée du niveau des océans va advenir, que nous sommes en surnombre par rapport au capacité de notre planète, et que tout cela peut engendrer demain des migrations constantes (qui sont déjà d’actualité), nous avons du mal à se le représenter pleinement ces « futuribles », ou futurs possibles.
    L’irreprésenté, l’intangible sont, il nous semble, au centre de l’Anthropocène. Leur omniprésence de ces invisibles dans nos sociétés actuelles (réseaux sociaux, risques de catastrophe, globalisation,…) est masquée par de nombreux objets-supports, qui tendent à les « tangibiliser », à les rendre perceptibles, en vain. Prenons l’exemple des réseaux sociaux. Les interactions que ces plateformes nous proposent  nous donne l’impression, la sensation d’être proche de notre interlocuteur. L’immédiateté permise en est d’ailleurs la clé. Cette sensation de proximité tend à invisibiliser les distances réelles qui séparent les êtres humains. La distance s’efface peu à peu mentalement, devenant un intangible.
    Mais que ce soit un téléphone portable ou des fils électriques, ils ne pourront jamais rendre compte de la complexité du réseau, des ondes transmises, ou des enjeux dont ils font l’objet.
    Se pose dès lors la question de l’intangible , et de sa place, dans les sociétés humaines, à l’heure de l’Anthropocène.

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